Grossophobie des soignants: quelles conséquences ?

Au nom d’une espèce d’hygiénisme médical, certains soignants ont pris l’habitude de discriminer les personnes obèses au moment des soins. C’est une attitude qui tranche avec l’esprit d’Hippocrate. J’ai donc décidé de vous éclairer sur les conséquences de ce comportement mortel.

La grossophobie, un phénomène banalisé dans le milieu médical

L’image que l’on se fait du corps parfait aujourd’hui est née dans le années 20. Et cela, sous la houlette des maisons de haute couture qui faisaient la promotion de silhouettes sveltes. Aujourd’hui, cette vision est fortement ancrée dans les mentalités surtout dans le monde occidental et en Asie du Sud-est. Le plus triste, c’est que cette mentalité soit si dominante qu’elle influence même le travail des médecins. Voici une donnée qui m’a surprise ! Des chercheurs de Yale ont déterminé que les soignants étaient les deuxièmes sources de discrimination après les membres de la famille.

On peut éviter son entourage lorsqu’on le juge désobligeant. Mais on ne peut pas éviter le milieu médical. Selon certaines études, en France, 80 % des soignants estiment que la corpulence du patient relève de leur responsabilité. Cela montre que même le monde médical n’est pas imperméable aux préjugés sociaux. Oui, il s’agit bel et bien de préjugés, des préjugés qui sont plus inscrites dans une démarche non constructive. En effet, il a été prouvé que les discours malveillants des soignants n’aident pas les patients à sortir de l’obésité. Au contraire, ils peuvent être un facteur d’obésité.

L’ironie, c’est que le désir d’aider le patient dépend aujourd’hui de l’IMC (Indice de masse corporelle) de ce dernier. Un affront à l’esprit du monde médical qui promeut plus une certaine neutralité. Normalement, on devrait utiliser la méthode douce pour amener le patient à prendre conscience des dangers de son poids sur sa santé. Mais on est aujourd’hui amené à écouter des remarques très graves. On entend dire par exemple : « Il n’y a pas de prothèses pour des baleines » ou « Ne fait pas sauter le compteur du pèse-personne ».

Les dangers de la grossophobie des soignants

Le gros a toujours l’image de celui qui vit dans l’excès, du paresseux qui se laisse aller à une sorte de jouissance solitaire. Il faut savoir que les remarques malveillantes d’un médecin ou d’un infirmier ont des conséquences désastreuses sur le patient. Le médecin est sensé avoir une certaine réserve. Donc, son avis impacte beaucoup la vie des patients. L’estime de soi prend forcément un coup. Plusieurs personnes grosses expliquent qu’elles sont réticentes à se rendre à l’hôpital pour éviter d’endommager le matériel. De plus, les railleries et les médisances n’aideront pas un patient obèse. Il ne serait donc pas exagéré de dire que la grossophobie des soignants tue en silence.

Lutter contre la grossophobie des soignants

La grossophobie est due au manque d’information. La première chose à faire est de réussir à faire comprendre aux soignants que l’obésité n’est pas une maladie. Il ne s’agit pas d’une pathologie qu’on peut traiter comme un rhum ou une toux. De plus, il faut aussi souligner que l’obésité dépend beaucoup de l’environnement et du facteur génétique. Même des sportifs sont sujets à prendre du poids. Le cas de l’ex footballeur brésilien Ronaldo est un exemple palpable. Mais certaines personnes restent sveltes toute leurs vies quelle que soit leur hygiène de vie.