Que comprendre de la grossophobie ?

Il y a tant de noms, d’insultes, de remarques désobligeantes et dégoûtantes que subissent les personnes obèses quotidiennement. On connaît la discrimination liée à la couleur de la peau (racisme), au sexe (sexisme)… Mais la grossophobie a fait son entrée dans le dictionnaire en 2019. De plus en plus fréquent dans notre société, nous avons décidé de vous éclairer sur ce phénomène à travers cet article.

Définition de la grossophobie

Le mot « grossophobie » est apparu pour la première fois en France dans les années 1994. C’était dans l’ouvrage Coup de gueule contre la grossophobie de l’actrice Anne Zamberlan. Selon le dictionnaire petit Robert de 2019, la grossophobie est une attitude de stigmatisation, de discrimination envers les personnes obèses ou en surpoids. La grossophobie, c’est donc le fait de rejeter consciemment les personnes qui sont grosses. Dans l’idée des grossophobes, il n’y a aucune part d’hérédité génétique ou culturelle dans l’obésité. Pour eux, l’obésité est une question de volonté et les personnes obèses sont seules responsables de leur sort. Pour eux, ceux qui gèrent bien leur équilibre énergétique sont minces mais ceux qui mangent trop sont obèses.

Types de grossophobie

L’adjectif ‘‘gros’’ n’est pas en principe une insulte mais la société en a fait une. Nous avons la grossophobie du quotidien qui se manifeste par des moqueries avec des jugements. Ainsi, on entend que les grosses sont des fainéants, qu’ils détestent le sport, qu’ils sentent mauvais, qu’ils sont des partenaires sexuels gourmands et reconnaissants… C’est ce florilège de clichés qui circulent sur les personnes obèses partout dans les transports en commun, lieux publics, à l’école…

Nous avons également la grossophobie à l’emploi. Il est indéniablement vérifié que lors de l’embauche, les personnes obèses ont moins de chance d’être recrutées que les personnes minces. Et même si par la force des choses elles arrivent à être embauchées, les préjugés continuent. Elles ont plus de difficulté à obtenir des promotions. Elles sont souvent traitées plus sévèrement et souvent chargées de tâches moins importantes. Systématiquement, elles ne sont pas mises en contact avec la clientèle.

Dans les médias par exemple, les personnes grosses sont exclues de la publicité. La grossophobie s’observe également dans la prise en charge médicale. Le personnel soignant passe plus de temps avec les personnes minces qu’avec les personnes obèses. Il fait preuve de stigmatisations avec des remarques désobligeantes.

Conséquences de la grossophobie

La grossophobie a de lourdes conséquences psychologiques et physiques sur ceux qui le subissent au quotidien. Cela peut provoquer la dépression ou la perte d’estime en soi et des troubles anxieux chez la victime. Le fait de faire croire que l’obésité est un choix de vie du fait du régime alimentaire pousse la personne obèse à se résigner.

Ne pas accepter la grossophobie

Plusieurs organisations ou mouvements des personnes grosses s’organisent pour lutter contre cette forme de discrimination. Tout démarre par la sensibilisation des personnes obèses et le public car l’obésité n’est pas volontaire. La grossophobie est d’ailleurs sanctionnée comme les autres types de discrimination devant les juridictions.